Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vendredi 5 novembre. — La petite Cerny fait incontestablement une charmante Renée Mauperin, et je ne sache pas d’actrice, en ce moment, qui ait pu la réaliser d’une façon plus charmante. Elle a des scènes de coquetterie délicieuses, avec le gai rire de sa bouche aux dents blanches, avec le tendre rire de ses doux yeux de chevreuil.

Samedi 6 novembre. — Aujourd’hui avant la répétition, baptême de ma filleule, pour laquelle je repasse mes prières, en me rinçant les dents.

Baptême à Sainte-Clotilde. Prêtre distingué, flatté de ce baptême littéraire, en ce temps d’anti-catholicisme, mais mettant la réserve d’un homme du monde, dans les compliments adressés au père, au parrain.

Mardi 9 novembre. — On reprend aujourd’hui la scène entre le frère et la sœur du second acte, et de une heure et demie à cinq heures Porel fait mettre Cerny, plus de trente fois à genoux, pour la forcer à attraper le mouvement de s’agenouiller aux pieds de son frère, et de le faire virevolter sur lui-même, en le saisissant par les revers de sa redingote.

Porel a, dans les répétitions, quelque chose qui serait charmant à introduire dans un roman sur le