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de sa mort, s’apercevrait qu’il n’a pas fait la moitié de tout ce qu’il voulait faire.

Mardi 20 janvier. — Les pièces à thèse, sont des chinoiseries, rien que cela. Ce n’est ni une étude vraie de la vie moderne, ni un recueil de belle écriture, et il n’y a là dedans qu’un travail d’écureuil, et une dépense de fausse imagination autour d’une situation, tirée par les cheveux.

Jeudi 22 janvier. — Dîner chez Charpentier, avec les Daudet, Scholl, Huysmans, Lemonnier.

Scholl, un amusant et brillant ferrailleur de la parole, un verveux et nerveux causeur, qui, de temps en temps, a des mots qui sont, comme des coups de garcette, mais donnés toutefois avec une grâce en leur férocité.

Un moment il nous parle, gentiment et spirituellement, d’une danseuse de corde à laquelle il faisait la cour, concurremment avec le peintre Tissot, qui, en vieux romantique, accompagnait la belle aux gares de chemin de fer, tenant d’une main le cerceau dans lequel elle sautait, et de l’autre la couseuse mécanique, avec laquelle elle avait l’habitude de rapetasser ses costumes.

Et à propos de cirque, il nous cite un original, un