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ragraphe sur la prise de Sébastopol par le ministère des Affaires étrangères[1].

Vendredi 17 décembre. — Un mot du petit Richepin, à la campagne, chez les Banville.

« Je m’en vais avec la bourrique, je m’ennuierai moins qu’avec vous ! »

Samedi 18 décembre. — Journée fantastique. J’ai reçu hier de Céard un mot, pour me rendre chez un avocat américain, avenue de l’Opéra — M. Kelly.

— Au premier… Monsieur veut-il l’ascenseur ? me jette le concierge.

Grande antichambre, où donnent les portes d’un tas de pièces entre-bâillées, dans lesquelles l’on sent des gens qui attendent, un appartement ressem-

  1. C’est moi qui ai raconté (Journal des Goncourt, vol. 1, 8 novembre 1860) que la correspondance du comte de Munster, attaché militaire de Prusse à Saint-Pétersbourg, donnant au roi de Prusse tous les détails du siège, et indiquant le seul point, où Sébastopol pouvait être pris, correspondance cachée à M. de Manteuffel son chef de cabinet, et communiquée par le roi seulement à son ami à M. de Gerlach, le féodal, avait été interceptée et achetée par notre ministère des Affaires étrangères, moyennant la modique somme de 60 000 francs. Et mon récit a eu depuis, pour la garantie de son authenticité, la publication à Berlin de M. Seiffert, le directeur de la Cour des Comptes à Potsdam.