Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/210

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comme nous parlons d’une partie de bibelotage à Versailles. En descendant l’escalier il me jette d’en bas : « Vous savez, c’est notre navire qui a coupé en deux, le… (je n’entends pas le nom). J’étais dans le moment sur le pont, et j’ai vu l’autre disparaître… C’était très curieux. »

Mardi 24 mai. — Ce soir, au dîner de Brébant, Perrot de l’Instruction publique affirmait, que les jeunes gens qu’il voyait, ne lisaient plus les journaux, n’avaient plus d’opinion politique, tant ils étaient écœurés par les blagues et le charlatanisme des hommes politiques du moment, et il signalait comme un danger, cette génération nouvelle complètement désintéressée de la politique.

Jeudi 26 mai. — Tout se tient. C’est fini des belles grosses roses bourgeoises, bien portantes, à la façon de la Baronne Prevost. Aujourd’hui l’horticulture cherche la rose alanguie, aux feuilles floches et tombantes. Dans ce genre est exposée une merveille, la rose, appelée : Madame Cornelissen, une rose à l’enroulement lâche, au tuyautage desserré, au contournement mourant, une rose, où il y a dans le dessin comme l’évanouissement d’une syncope, — une rose névrosée, la rose décadente des vieux siècles.