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Jeudi 22 septembre. — Première de Jacques Damour. Un sentiment s’affirmant chez moi d’une manière bien positive. Un succès au théâtre, ne vaut pas les embêtements, et l’émotion qu’avait, ce soir, Hennique !

Dimanche 25 septembre. — Nous causons avec Daudet, de retour des eaux très souffrant, nous causons de la survie par le livre, qui a été notre préoccupation à mon frère et à moi, toute notre vie. Daudet me dit, que la survie pour lui est tout entière dans ses enfants, et quant à la littérature, ç’a été tout simplement une expansion, une dépense d’activité se produisant dans un bouquin, comme elle aurait pu se produire dans toute autre manifestation.

On va ce soir, en troupe, visiter le cottage que Drumont vient de louer à Soisy, au milieu du jardin ruineux, créé par Hardy, l’ancien jardinier de Versailles, un potager aux allées mangées par les mauvaises herbes, aux arceaux croulants, aux vieilles quenouilles lépreuses, et comme tordues fantastiquement par la paralysie : une sorte de Chartreuse, faite pour la description d’un Edgar Poe.

Jeudi 29 septembre. — À propos de Pascal Gefosse, le roman de Paul Margueritte, Daudet disait, non