Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/304

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Dans la lettre, est contenu un article de Renan sur cet Antoine Peccot, mort à vingt ans, et qui suivant les cours de mathématiques transcendantales de Bertrand, avec sa figure enfantine, avait fait penser à l’illustre mathématicien, que son jeune auditeur ne pouvait comprendre des spéculations aussi hautes. Et un jour, Bertrand l’avait interrogé et, charmé de sa précocité, en avait fait son élève particulier.

À la suite de la mort de cet enfant, de ce tout jeune homme, deux proches parentes qui l’avaient élevé, amoureusement soigneuses de la mémoire du cher petit, voulant que la fortune qui devait un jour appartenir au jeune savant, appartînt tout entière à la science qu’il avait cultivée, par une donation anticipée, fondaient au Collège de France, une rente annuelle en faveur d’un étudiant pauvre, ayant déjà fait ses preuves dans les hautes études mathématiques.

Jeudi 25 octobre. — À mon arrivée, chez Daudet, il me dit : « Avez-vous lu la note du Gil Blas d’hier ? — Non. — Eh bien, la note dit que Réjane est engagée pour la pièce de Sardou au Vaudeville, et que vous ne serez probablement pas joué à l’Odéon. »

Hervieu et Rosny surviennent, et l’on cause. Daudet raconte que le premier gros argent, qu’il ait touché, c’est lors de la publication de Fromont et Risler, et que revenant de chez Charpentier, un peu éplafourdi de sa vente, et une poche de son paletot pleine de billets de banque, de louis d’or et de