Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/319

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coupé les tirades, par une occupation sénile de son feu, par des attouchements persistants de pincettes, par des gestes maniaques de vieilles gens. Ah ! c’est un metteur en scène tout à fait remarquable que Porel, et qui apporte à un rôle, je le répète, une partie psychique, que je ne rencontre sur aucune autre scène.

Mardi 4 décembre. — Voici la guerre qui commence contre la pièce. Les journaux font d’avance un tableau des souffrances de la pudeur des actrices, chargées d’interpréter Germinie Lacerteux. Et les cafetiers du quartier Latin se joignent aux journalistes, furieux de ce seul entr’acte, que je veux introduire au théâtre, et qui réduit à un bock, les cinq, qu’on buvait avec les cinq actes et les cinq entr’actes.

Porel annonce, aujourd’hui, que Germinie Lacerteux passera, samedi 15 décembre.

Mercredi 5 décembre. — Hier, j’ai donné un exemplaire de l’édition illustrée de La Femme au dix-huitième siècle à Réjane, qui m’a dit : « Aujourd’hui je ne suis pas belle, je n’ai pas mon ondulation de dix francs, je vous embrasserai seulement demain. » En arrivant au théâtre, on me remet d’elle un billet de