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Samedi 19 octobre. — À l’Exposition. Parenté des étoffes japonaises avec les tissus de la vieille Égypte, découverts dans la nécropole d’El Fayoun.

Promenade à travers la peinture étrangère.

Allemagne. Hefner, un paysagiste de premier ordre, avec les blondeurs couleur de glaise de ses futaies, avec le roux brûlé de ses terrains, avec le gris perle de ses eaux et de ses ciels. Il a une Via Appia, sous un nocturne de ciel argenté, derrière de noirs cyprès, du plus grand effet et du plus bel art.

Autriche-Hongrie. Des Charlemont qui font de la peinture historique, jolie à la façon de la peinture historique, qui se commande sur les vases de Sèvres.

Espagne. Alvarez. La chaise de Philippe II. De ces beaux tons, qui ont du gris fauve des tons de peaux de daims mégissées.

Rico est de tous les paysagistes de la terre, le paysagiste spirituel, et dans ces terrasses toutes fleuries descendant à l’eau, avec derrière elles les pins parasols et les cyprès, et dans les lointains violacés, où les maisons des villes du Midi font des taches blanches parmi les jardins à la chaude verdure, Rico se montre le seul artiste qui sache être un féerique décorateur, dans de la vraie et sérieuse peinture.

Italie. Carcano a exposé des vues panoramiques de l’Italie, où se trouve une merveilleuse entente de la configuration stratifiée des terrains.

Dans les dessins, des dessins au crayon noir de Macari, des dessins de la Rome antique, de la Rome