Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

je lis Durand (fruits confits). Voyons, là, raisonnablement, est-ce que la confection des fruits confits et des livres devrait avoir la même récompense ?

Mercredi 6 novembre. — Ce soir, grand dîner donné par l’Écho de Paris à la presse parisienne. J’ai pour voisin Vacquerie. Nous nous entretenons des œuvres de Victor Hugo qui restent à publier, et qui ne peuvent maintenant dépasser cinq ou six volumes. Il y a à peine assez de copie pour faire un second volume des Choses vues, mais il existe pas mal de notules et de pensées, dont on pourra peut-être emplir tout un volume.

Comme je parle à Vacquerie de la toquade de mon frère pour Tragaldabas, il me conte que c’est le succès du Tricorne enchanté de Théophile Gautier aux Variétés, qui l’avait fait écrire sa pièce, primitivement en trois actes, et qu’il voyait jouée par le comique Lepeintre jeune. Et donc, il avait prié Hugo d’inviter Roqueplan à déjeuner, pour lui lire sa pièce, mais Hugo n’ayant point de réponse au bout de huit jours, dans son désir passionné d’être joué, Vacquerie avait fait inviter à déjeuner Frédérick Lemaître qui avait accepté le rôle. Là-dessus était arrivée une lettre de Roqueplan, s’excusant de n’avoir pas répondu, parce qu’il était en province et se mettant tout à la disposition de Hugo. Mais déjà le traité était signé avec Cognard