Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/161

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messe de l’un ou de l’autre, de l’aider à entrer à l’Institut, n’avait le courage, dans les examens, de préférer un élève à lui, à un élève de Charcot ou de Bouchard. Et il énumérait toutes les bassesses, que chacun était prêt à commettre, pour attraper cette timbale, avec des exemples à l’appui inimaginables.

Vendredi 9 mai. — Plus j’existe, plus j’acquiers la certitude que les hommes nerveux sont autrement délicats, autrement sensitifs, autrement frissonnants, au contact des choses et des êtres de qualité inférieure, que les femmes qui au fond n’ont que la pose de la délicatesse.

Dimanche 11 mai. — Un numéro de journal des modes de ce temps-ci, éditait un costume de femme chic, un costume qui n’a plus rien de féminin, où la robe est un carrick de cocher de coucou, où la femme n’a plus l’air d’être habillée du flottement d’une étoffe autour d’elle, mais de la tombée droite d’un gros drap anglais : un costume qui fait ressembler une femme à un jeune mâle d’écurie.

Mardi 13 mai. — Je parlais à une femme de la