Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/181

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Mercredi 24 septembre. — En regardant dans le petit parc de Saint-Gratien, un cèdre déodora, ses étages de branches déchiquetées, allant en diminuant jusqu’à son sommet, j’ai comme une révélation que la pagode, la construction chinoise, a été inspirée par l’architecture de cet arbre, ainsi, que l’ogive, dit-on, le fut aussi par le rapprochement en haut d’une allée de grands arbres.

Vendredi 26 septembre. — Aujourd’hui le jeune Hayashi me dit : « Voulez-vous me permettre de vous demander un renseignement ?… Vous avez le masculin et le féminin dans votre langue… je le comprends pour l’homme et la femme… mais pour les choses inanimées. » Et il me montre un bol : « Pourquoi ceci est-il masculin ? » Et après il me montre une tasse : « Pourquoi cela est-il féminin ? » J’ai été embarrassé comme du pourquoi troublant d’un enfant.

Mercredi, 1er octobre. — Lockroy, qui est venu dîner, raconte ses prisons, se plaint de l’enfermement de huit heures du soir, de ce qu’on appelle être bouclé, et qui vous fait passer toute la nuit sans secours, si on est malade, comme il l’a éprouvé, du temps où il avait de grandes constrictions du cœur.