Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/24

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En dehors de la coloration, la beauté des épreuves ne se reconnaît pas surtout par ces beaux noirs veloutés des estampes européennes, et que n’a pas l’impression japonaise, où le noir est un noir de lithographie usée ; elle se témoigne à la vue, par la netteté du contour, sa pénétration, pour ainsi dire, dans le papier, où le trait a quelque chose de l’intaille d’une pierre gravée.

Samedi 2 février. — Pour l’homme qui aime sa maison, la jolie pensée de Jouffroy, que celle-ci : « Ayez soin qu’il manque toujours à votre maison quelque chose, dont la privation ne vous soit pas trop pénible, et dont le désir vous soit agréable. »

Mon fait est vraiment tout exceptionnel. J’ai 67 ans, je suis tout près d’être septuagénaire. À cet âge, en littérature généralement les injures s’arrêtent, et il en est fini de la critique insultante. Moi, je suis vilipendé, honni, injurié comme un débutant, et j’ai lieu de croire que la critique s’adressant à un homme ayant mon âge et ma situation dans les lettres, est un fait unique dans la littérature de tous les temps et de tous les pays.

Dimanche 3 février. — Francis Poictevin, en quête d’un livre à faire, peu désireux d’aller étudier en