Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi, et qu’il y avait dans ses notes, un rêve, où il traversait un champ de genêts, aux petits sons crépitants des cosses qui crevaient, et il comparait ces éclatements à nos vies.

Samedi 18 juillet. — Au moment de se coucher, pendant que Daudet soutenait que le talent n’était rien qu’une intensité de vie, un mélancolique cri de crapaud le faisait revenir à la fabrique de son père, où les ouvriers s’amusaient à mettre un crapaud sur une planche basculante, et avec un coup de bûche sur la planche, on le lançait dans l’air, et, disait Daudet, la pauvre bestiole poussait un cri dans les étoiles, et retombait escrabouillée sur le sol.

Mardi 21 juillet. — Une histoire du grand empereur, il faudrait qu’elle fût faite par un historien, qui aurait à la fois un cerveau à la Michelet et à la Carlyle.

Jeudi 23 juillet. — Après la lecture de la bataille d’Eylau, dans Marbot, et ce que le général raconte du mépris de la mort et du dévouement à l’Empereur, nous constations, Daudet et moi, qu’il y a