Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/150

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avait vu. Et il me parlait de viciations organiques amenées par chaque état chez les individus, des tumeurs séreuses au-dessus du genou des cordonniers, là, où ils martèlent les chaussures, des tumeurs séreuses des religieuses au-dessous du genou, là où elles s’agenouillent, etc., etc.

Je rencontre ce soir, montant en voiture le ménage Forain, la femme très coquettement enrubannée, le mari terriblement pâle. Il m’annonce qu’il va partir pour Plombières, qu’il souffre d’affreux maux d’estomac. J’avais envie de lui dire, que ça se voyait bien dans ses légendes.

Mardi 27 juin. — En buvant un verre d’ale, rue Royale, dans le roulement incessant des voitures sur le pavé de bois, je pensais que l’activité humaine est arrivée à faire le bruit continu d’un élément.

Mercredi 28 juin. — Ce pauvre Jean Lorrain doit être opéré, vendredi, d’une tumeur dans les intestins, et tous ces jours-ci, pour que sa pensée aille le moins possible à vendredi, il déjeune ou dîne chez des amis, et donne à déjeuner ou à dîner à des amis, chez lui.

Aujourd’hui il m’a invité à dîner chez lui, et m’a servi comme curiosité : Yvette Guilbert.