Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/370

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Richter, et qui chantait faux, si faux, qu’en dépit de son admiration enthousiaste, elle fut surprise.

Ce que sa conversation signale surtout de curieux : c’est l’engouement de la France, dans le moment, pour les œuvres étrangères. À l’heure présente, on joue à l’Opéra, du Wagner, quatre fois par semaine, et il y a soixante-cinq opéras français qui attendent, et qui ne seront peut-être jamais joués.

Lundi 26 août. — Riesener, le peintre du temps de Louis-Philippe, le petit-fils du célèbre ébéniste, était un gourmet, avec des aptitudes de cuisinier très remarquables, et l’on conte, que le lendemain de son mariage, sa joie d’avoir réussi à déjeuner la cuisson de poissons quelconques, s’était témoignée par une danse, qui avait fait tomber du plafond le lustre de l’appartement, au-dessous du sien.

Vendredi 30 août. — Déjeuner chez les Brisson, l’aimable et charmante fille de Sarcey, ayant témoigné le désir de m’avoir avec les Daudet : déjeuner, toutefois, où je me rends avec une certaine crainte de rencontrer Sarcey, après les choses désagréables, que nous nous sommes dites réciproquement.

Une habitation où s’est ruiné un sculpteur, et où il y a énormément de bâtiments, quelques-uns joliment rustiques, sous leur couverte de vigne vierge ;