Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/188

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en bois où montaient des odeurs de lessive et de pain chaud. Elle était à peine entrée dans une grande pièce dont les deux fenêtres sur une cour étroite lui montraient, séchant sur des cordes, des centaines des chemises de femmes qu’une sœur à la robe grise, au visage sévère, lui commanda de se déshabiller.

Elle commençait à se dévêtir avec des pauses, des arrêts, des mains ennuyées de dénouer des cordons, des gestes suspendus, une lenteur désireuse de retenir sur son corps, quelques instants de plus, les vêtements de sa vie libre.

Elle voyait, pendant qu’elle éparpillait autour d’elle les pièces de sa pauvre toilette, une condamnée prendre sur les rayons un madras à raies bleues, une robe de droguet, un jupon, une chemise de grosse toile pareille à celles qui séchaient dans la petite cour, un mouchoir, des bas de laine, des chaussons, des sabots baptisés, dans le langage