Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/79

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associées à l’existence paresseuse des jeunes bourgeois. Cette fréquentation de tous les jours fait naître chez celui-ci ou celui-là, pour celle-ci ou celle-là, des atomes crochus, des habitudes, des fidélités qui ressemblent à des amours réglées. De vraies passions, tenues de trop court par l’avarice terrienne de vieux parents de sang paysan, pour se charger de l’existence d’une femme, se voient condamnées à l’aimer là. Le cas n’est pas rare, de déniaisés qui restent, jusqu’au jour de leur mariage, reconnaissants à la femme qui les a débarrassés des prémices de leur puberté.

Par toutes ces causes, et il faut le dire aussi, au bout de ce compagnonnage honteux de ces jeunes hommes avec Monsieur et Madame, de l’immixtion un peu salissante dans les choses et les secrets de la maison, de ce long spectacle démoralisateur du commerce de l’endroit, il arrive que la femme payée prend sur l’homme qui la choisit toujours, l’espèce de domination attachante d’une femme qui se donne, et que