Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/109

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made, cette lumière d’entre le ciel et la terre.

Un matin, près d’une petite église de la Brie dont on reconstruisait les bas-côtés, la Maringotte se trouvait arrêtée. La voiture avait devant elle, brillant dans le soleil levant, ainsi que la niche d’un décor, le papier doré de l’ancien chœur resté debout, et au-dessous des têtes rougeaudes de maçons mouchetées de plâtre, et au-dessus de détritus de vieux cercueils, sautillant sur des échafaudages dans l’aube matinale, un long curé, au chapeau rond garni d’un crêpe, à l’interminable soutane noire blanchie aux poches, à la figure sale d’une barbe de huit jours, au nez pointu, aux yeux clairs et perçants. Ce matin, au moment où la voiture se remettait en marche, le regard de Stépanida se retirant brusquement de la lucarne s’arrêtait, un long moment, sur l’enfance de son dernier-né dans un attendrissement farouche. Puis sans une parole, sans une caresse, sans un baiser, elle prenait la