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XVIII

Les mains de Gianni, lors même qu’il se reposait, étaient sans cesse occupées et perpétuellement tâtonnantes autour de lui. Ces mains, comme involontairement et presque inconsciemment, saisissaient les objets à leur portée, les posaient sur le goulot, sur un angle, sur un endroit de leur surface où ils ne pouvaient pas raisonnablement tenir, s’efforçant en vain à les faire demeurer droits ainsi un moment ; et toujours ces mains travaillaient, d’une façon machinale, à déranger les lois de pesanteur, à contrarier les conditions de l’équilibre, à tourmenter l’éternelle habitude des choses à poser sur leur cul ou sur leurs pieds.