Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/139

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je l’aimais ce vieux singe… ça m’aurait fait plaisir de concourir à sa cérémonie… Ah ! pour un qui avait du vice, c’en était un celui-là… et comme le mâtin jouait de l’attrape-nigaud… Jeune homme, c’est moi, le Recousu, qui te le dis : tu as eu là un chouette papa… et on n’en refera plus… la mère des humains comme ceusse-là a fini d’accoucher… Bois, cochon… Et qu’est-ce que tu veux de toute ta landière ? »

— «  J’en veux trois mille francs, le Recousu. »

— « Trois mille vrais francs !… tu veux rire, mon petit… tu me crois donc des cents et des mille… parce qu’au lieur de la charrette, on a aujourd’hui un char avec de l’or dessus… mais, tu le sais aussi bien que moi : ça ne va plus comme du temps où ça allait… enfin il faut se faire une philosophie… et prendre le temps comme il vient, et accepter l’argent comme elle arrive…, puis vois-tu, mon petit, ce que j’ai ou plutôt ce que je n’ai pas ! ça m’est assez… ça me contente, quoi !… et