Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/163

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des cirques, des gymnases, des cafés-concerts de l’Europe.

Et des photographies leurs yeux allaient aux gens qui sortaient du cabinet aux engagements, et qu’ils entendaient nommer par ceux qui attendaient à côté d’eux. C’était Hassan l’Arabe ; c’était le père Zamezou sous son feutre aux larges bords et son manteau raisin de Corinthe, cette couleur affectionnée par les vieux acteurs ; c’était Sandy avec encore dans ses poches un restant des pépites qu’on lui avait jetées à San Francisco et à Melbourne, Sandy dans sa veste doublée de phoque et son gilet rouge-écarlate ; c’était l’élégant Berington et sa redingote de velours noir, une chaîne d’or allant de sa boutonnière à sa poche de côté, et sur l’oreille un chapeau tyrolien surmonté d’une plume de paon ; puis des inconnus dont le bas de la figure disparaissait dans des cache-nez de laine graisseux, et encore des femmes enveloppées de cachemires, semblables à ceux que les ambulantes des