Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/251

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fais des yeux tendres à ton déjeuner, avec l’air d’adresser des remercîments à tout ce que tu manges pour être si bon… et pendant un temps quelconque… tu ne trouves rien de cher… et toutes les femmes jolies… et le temps beau quand il pleut… tout cela avec des oui et des non pas bien à leur place encore… cet état dure en général de deux à trois semaines… Bref, tout à coup tu prends la figure que tu as aujourd’hui,… une figure d’éclipse de soleil… et quand je te vois ainsi… sans rien te dire, je me dis à moi-même : le tour de mon frère est mort ! »

— « Vilain petit blagueur que tu fais… mais pourquoi ne m’aiderais-tu pas un peu… si tu cherchais de ton côté, hein ? »

— «  Oh ! pour ça non !… tout ce que tu trouveras, au risque de me casser le cou, je le ferai… mais trouver, c’est ton affaire… je me repose sur toi… je ne me sens pas mis du tout au monde pour me donner de la peine… à part les petites bêtises que je fourre dans nos