Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/263

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homme. Le matin seulement, quand, de très bonne heure, elle montait à cheval au Bois, elle y était accompagnée par le duc Olaüs. Ce bel et grand homme, connu de tout Paris, ce prince d’une des premières familles du Nord, et qui comptait parmi ses proches parentes, une Reine et une Impératrice régnantes, était un original grand seigneur, amoureux du cheval, et qui avait, un moment, tenu un cirque dans son palais, où pendant longtemps, il avait forcé sa femme, ses filles, ses domestiques, à faire de la voltige : un prince dans l’ascendance duquel, en remontant un peu, on trouvait une grand’mère qui avait été écuyère. Le duc éprouvait pour la Tompkins un tendre et complexe sentiment, où se mêlaient à la fois et s’attisaient l’une par l’autre l’adoration de la femme et la passion du cheval. Mais il avait dû s’en tenir à ce rôle d’écuyer cavalcadour et d’agent d’affaires par occasion ; la Tompkins lui ayant déclaré qu’elle ne pouvait le souffrir qu’à cheval, qu’autrement il était