Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/284

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comme les deux bouts d’un arc dont on tend la corde, il est soudainement besoin d’un départ brusque des extenseurs, pareil à la détente d’un ressort d’acier, qui d’un seul coup triomphe du clouement pesant des orteils à la terre, et qui redresse, en une raideur rigide, les jambes, les cuisses, la colonne vertébrale, et qui projette la masse corporelle vers le ciel, pendant que les bras, avec leurs poings fermés, et tendus et poussés au plus haut de leur développement, font, suivant l’expression du médecin Barthez, l’office d’ailes.

Cette effroyable détente d’extenseurs devant produire la projection d’un corps pesant cent trente livres à près de quinze pieds en l’air, et encore perpendiculairement, Gianni travaillait à l’aider de toutes les sortes. Il fit longtemps chercher à Nello dans son passage courant sur le plancher du tremplin, la façon de poser les pieds de manière à donner à la planche le plus de balan possible. Il assujétit son frère à étudier la force respective de ses deux jambes,