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rante centimètres, à l’endroit où le sauteur prend son élancement. L’extrémité de la planche pour lui donner une élasticité plus grande, Gianni la faisait amincir au point juste, où elle pouvait encore céder et plier, sans se casser. Et finalement, le tremplin terminé, il remplaçait le dernier montant de bois par une barre d’acier enveloppée d’un morceau de tapis, donnant sous le frappement des pieds du gymnaste une force de propulsion extraordinaire au saut.

Le nouveau tremplin apporté aux Ternes, l’aîné demandait au cadet de l’essayer. Nello, au premier saut, dans un saut exécuté sans confiance, gagnait un demi-pied. Là-dessus le jeune frère, après cinq ou six répétitions du saut, faites coup sur coup, sans que l’aîné lui parlât de ce qui lui tenait au cœur, lui criait en plein saut, que maintenant il était assuré de son affaire, et que ce que Gianni voulait de lui, il le ferait sur ce tremplin. Quelques jours après, Nello était arrivé au