Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/324

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Gianni venait d’apparaître suivi de son frère, pendant que les hommes de service commençaient à poser, dans le brouhaha de la salle, les pièces d’un praticable terminé par un tremplin, prenant naissance au milieu du passage d’entrée et s’avançant dans l’arène d’une vingtaine de pas. Les mains derrière le dos, Gianni surveillait, avec un soin sérieux, la pose et l’ajustage des pièces de bois, essayant sous le frappement de ses pieds la solidité des planches, tout en adressant à son frère quelques mots brefs qu’on sentait des paroles d’encouragement, et tout en jetant de temps en temps sur la brillante assemblée des regards assurés et confiants. Son jeune frère le suivait pas à pas avec une émotion visible qui se témoignait par de l’embarras, par ces gestes qu’on dirait avoir froid, et qu’amènent les petits malaises du corps ou de l’âme.

Nello était d’ailleurs charmant. Il avait ce jour-là un maillot qui était comme imbriqué de petites écailles d’ablette, et sur lequel