Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/347

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« Cela est visible, reprit le chirurgien, votre frère a l’ennui de son immobilité… de la malheureuse interruption de ses exercices… il se mange, il se dévore, le jeune garçon !… mais l’état général, soyez-en bien persuadé, n’a rien d’inquiétant… et d’ici à quelques jours, cet état nerveux, cette excitation, ces insomnies auront disparu… ah, pour les jambes par exemple, ce sera plus long ! »

— « Qu’est-ce que vous croyez, monsieur, qu’il sera obligé de rester comme cela ? »

— « Je crois qu’il ne pourra prendre les béquilles qu’au bout de deux mois… dans une cinquantaine de jours d’ici… du reste, les béquilles, commandez-les… lorsqu’il les verra, ce sera pour lui l’espérance de prochainement marcher. »

— « Et quand, monsieur… »

— « Ah, vous allez me demander sans doute, mon pauvre ami, quand il sera à même de reprendre son métier… s’il n’y avait que la fracture de la jambe gauche, mais ce sont les frac-