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LXXIII

L’opium des potions calmantes que prenait le soir Nello mettait, dans la fièvre de son sommeil tumultueux, des visions troubles.

Il rêvait une nuit qu’il était au Cirque. C’était le Cirque et ce n’était pas le Cirque, ainsi qu’il arrive dans les rêves, où, chose étrange, nous nous reconnaissons dans des lieux qui n’ont rien gardé d’eux-mêmes et dans lesquels tout est changé. Enfin ce jour-là, le Cirque avait pris des proportions immenses, et les spectateurs, qui étaient assis de l’autre côté de l’arène, lui apparaissaient vagues et sans visage, comme des gens assis à un quart de lieue de lui, et les lustres qui semblaient faire