Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/361

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de lui, et le suivant pas à pas, et prêt à l’enlever dans ses bras, si les pieds de Nello venaient à faiblir, à tourner.

« Est-ce drôle tout de même, — s’exclamait Nello sur ses béquilles, — il me semble que je suis un tout petit enfant… que je commence à marcher… là, pour la première fois… mais c’est vraiment très difficile de marcher, Gianni… comme c’est bête… ça paraît si naturel… quand on ne les a pas eu cassées… les jambes !… Et, puis tu crois peut-être que c’est commode à manœuvrer ces machines ?… oh mais, non !… quand je suis monté sur des échasses, sans savoir… ça allait mieux… c’est moi, par exemple, que cela gênerait, s’il y avait du monde pour me regarder… dois-je avoir l’air assez chose… oh ! ah ! ah ! oh ! diable ! diable !… on dirait que la terre n’est pas solide… attends ça va se remettre… ça ne fait rien… c’est du coton, mes pauvres jambes ! »

Et c’était vraiment pénible de voir l’effort