Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/366

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— « Allons-y, dit Gianni d’un air résigné, — je vais dire à la vacherie qu’on aille nous chercher un fiacre. »

Et il aida son frère à s’habiller, mais en lui tendant ses béquilles, il ne put s’empêcher de lui dire :

— « Tu t’es déjà pas mal fatigué aujourd’hui, tu devrais attendre un autre jour. »

Nello, de sa bouche moitié rieuse, moitié tendre, fit la moue d’un enfant dont le caprice demande à n’être pas grondé.

En voiture il était joyeux, parleur et plein de gaietés amusantes qu’il interrompait par d’aimables et ironiques : « Voyons, dis-le, ça te fait de la peine de me voir comme ça ? »

On arriva devant le Cirque. Gianni prit son frère dans ses bras, le descendit, et quand celui-ci se fut établi sur ses béquilles et que tous deux allaient se diriger vers la porte :

— « Pas encore », — fit Nello, devenu tout à coup sérieux à la vue du bâtiment aux ro-