Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/376

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moment que ça y était… eh bien, voilà, que c’est fini pour moi… les bravos ! »

Alors se retournant brusquement et prenant les mains de son frère : « Mais, tu le sais bien, disait Nello avec une intonation de caresse, je resterai heureux des tiens, ce sera toujours ça… »

Et Nello ne lâchait pas les mains de Gianni qu’il pressait, comme s’il avait à lui faire une confidence qui avait de la difficulté à sortir de sa bouche. « Frère, — soupirait-il enfin, — je ne te demande qu’une chose… mais il faut me la promettre… tu ne travailleras plus que tout seul… un autre avec toi… non, ça me ferait trop de peine… tu me le jures, hein ?… n’est-ce pas, jamais un autre… »

— « Moi, dit simplement Gianni, si tu ne guérissais pas tout à fait, je ne travaillerais plus avec un autre, ni tout seul. »

— « Je ne t’en demande pas tant, pas tant, » s’écria le jeune frère dans un mouvement de joie qui démentait sa phrase.