Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nello se jeta à bas de son lit, et sans prendre ses béquilles, et s’accrochant aux meubles, et marchant comme il pouvait, alla jusqu’au lit de son frère. Il était vide, et les couvertures défaites et rejetées en tas disaient que Gianni s’était relevé après qu’il s’était endormi, lui ! « C’était bien nouveau… pourquoi son frère, qui lui disait tout, lui confiait tout… s’était-il caché de lui pour sortir ?… » Une idée lui traversa la cervelle, et se dirigeant vers la fenêtre, ses yeux fouillèrent l’obscurité de l’ancien atelier du menuisier. « Oui, ça éclairait bien peu…, mais il y avait une lumière là dedans. »

Alors il descendit l’escalier, traversa la cour, se traînant sur les mains, sur les genoux.

La porte était entrebaillée ; à la lueur d’un bout de chandelle posé à terre, Gianni s’exerçait sur le trapèze.

Nello entra si doucement que le gymnaste ne s’aperçut pas qu’il était là. Et agenouillé,