Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/58

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bon ton, faisant rire sans toucher à la vulgarité et à rien de ce qu’une jeune fille ne peut entendre. On terminera le spectacle par la délicieuse pantomime :

LE SAC ENCHANTÉ,
avec toute l’assistance de la troupe.

Mais déjà les petits escaliers menant au tréteau de la parade étaient cloués, déjà Steuchâ était assise dehors devant la petite table au tiroir de la recette, et déjà dans les boum boum de la grosse caisse, les sonorités du trombone, les coups de pied du directeur, le pitre jetait ses queues de mots saugrenues, et déjà la Talochée appelait la foule ahurie du vacarme, avec le démènement frénétique de son corps, l’applaudissement claquant de ses mains, et les stridents : Entrez, entrez, messieurs, le spectacle va commencer.

Le soleil brillait dehors, et sous la tente où le battement des ficelles dénouées faisait