Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/69

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un peu étranges du magicien qui sourit à ses enchantements, de voir cette assiette, sur ses mains traversant et retraversant l’espace toujours prête à tomber et ne tombant jamais. Un moment même cette assiette, ne l’apercevait-on pas se détacher d’une de ses mains, ainsi que le couvercle d’une boîte qui s’ouvre, et, lorsqu’elle ne tenait plus qu’à l’extrémité des doigts, venir se rappliquer contre la paume, comme si elle était rappelée par le rabattement d’une charnière qui se refermerait !

Enfin Gianni triomphait de la difficulté de jongler avec trois objets de pesanteur différente, un boulet, une bouteille, un œuf : tour qu’il terminait en recevant l’œuf dans le cul de la bouteille.

À la fin, tout à la fin, pendant que ses mains faisaient volter des torches enflammées, et que des saladiers et des ballons tournaient au bout de baguettes posées au-dessus de son menton et de sa poitrine, au