Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/87

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mois amenaient l’enfant à faire le grand écart. On habituait aussi le petit acrobate à prendre un de ses pieds dans sa main, à le soulever à la hauteur de sa tête, et un peu plus tard à s’asseoir et à se relever dans cette position à cloche-pied. Enfin Gianni, une tendre main sur l’estomac de l’enfant, placé debout devant lui, doucement, doucement, l’amenait à renverser le torse et la tête en arrière, tout prêt à l’enlever dans ses bras, s’il venait à culbuter. Et quand les reins de Nello avaient acquis assez de souplesse dans le renversement, on le plaçait à deux pieds d’un mur, contre lequel s’appuyant des deux mains posées à plat, le haut de son corps devait, chaque matin, descendre renversé, plus bas de quelques lignes, et cela jusqu’à ce que, complètement ployé en deux, le revers de ses mains touchât à ses talons. C’est ainsi que peu à peu, et successivement, et sans hâte ni presse, et avec l’encouragement de bonbons et de paroles flatteuses, et de compliments