Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/9

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semblions lentement et minutieusement les éléments délicats et fugaces, je l’abandonnais après la mort de mon frère, convaincu de l’impossibilité de le réussir tout seul… puis je le reprenais… et ce sera le premier roman que je veux publier. Mais le ferai-je maintenant à mon âge ? c’est peu probable… et cette préface a pour but de dire aux jeunes, que le succès du réalisme est là, seulement là, et non plus dans le canaille littéraire, épuisé, à l’heure qu’il est, par leurs devanciers.

Quant aux FRÈRES ZEMGANNO, le roman que je publie aujourd’hui : c’est une tentative dans une réalité poétique[1]. Les lecteurs se plaignent des dures émotions que les écrivains contemporains leur ap-

  1. À propos de la réalité que j’ai mise autour de ma fabulation, je tiens à remercier hautement M. Victor Franconi, M. Léon Sari, et les frères Hanlon-Lees qui ne sont pas seulement les souples gymnastes que tout Paris applaudit, mais qui raisonnent encore de leur art comme des savants et des artistes.