Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/167

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d’appel à l’enfant même, les effluves tendres de l’éducation maternelle. Par moments, elle semblait prier l’intelligence de Pierre-Charles. Elle lui disait : « Voyons, mon Pierre-Charles, il faut que tu lises comme les autres. Est-ce que ton petit ami René ne lit pas ? N’est-ce pas que tu veux bien lire… dans ce beau livre-là ? »

Et l’enfant se penchant et se ramassant sur la page du livre ouvert, presque assis sur ses jarrets pliés, comme s’il rassemblait et concentrait toute sa personne en attention pour en faire sortir ce que sa mère lui demandait : « Allons ! ce n’est pas si difficile… reprenait Mme Gervaisais. ― Et puis, tu aimes tant petite mère ! … Tiens ! rien que jusque-là… »

Et la leçon s’arrêtait dans les effusions du pauvre enfant qui ne pouvait toujours pas lire, et auquel sa mère ne disait plus un mot affectueux sans qu’il s’échappât et se répandît en sanglots, en pleurs, en crises, qui laissaient à sa figure un égarement de sensibilité dans un trouble larmoyant.


XLII

À quelques jours de là :