Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/175

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sans se rendre compte de rien, obéissant à un mouvement mécanique qui la poussait en avant.

En gravissant les marches de l’église, les femmes lui montrèrent une jeune femme, une jeune accouchée toute pâle, pâlie encore par le rose et la soie de sa toilette de première sortie, au bras de son mari qui la faisait monter péniblement en la soutenant.

La porte passée, dans un renfoncement obscuré, sous le retrait de l’orgue poussiéreux, dans l’ombre trouble de vieux carreaux verdis, au milieu de boiseries vermoulues, dans un recoin de ténèbres sordide et pourri, où la saleté semblait une sainteté vierge et respectée, Mme Gervaisais vit un flamboiement de cierges et de lampes, un autel de feu, devant une bijouterie allumée et brasillante, une robe de pierre précieuse habillant le marbre d’une Vierge et d’un bambino : le marbre chaud s’éclairait et se dessinait peu à peu, d’un noir jaune, comme flambé par la fumée des cires,