Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/182

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d’épaule à l’indigne docteur Monterone…

― Voyons, mon cher docteur, c’est bien fini ? Vous me promettez… Vous êtes sûr…

― Mais, chère madame, encore une fois… regardez-le : ce calme, plus d’agitation… Tout rentre dans l’équilibre de l’état nerveux… »

Il se pencha sur l’enfant, l’examina quelques secondes, écouta comme en secret dans ce petit corps ; puis d’une voix grave qui avait l’émotion de la science :

« Je ne sais, dit-il ― je ne voudrais pas vous donner de fausses et menteuses espérances… Mais il serait intéressant que cette crise ait pu amener à l’intérieur une révolution… Que cette petite intelligence… qui dort…

― Ne parlons pas de cela ; tenez, docteur… Qu’il vive ! qu’il vive ! moi, je n’en demande pas plus… Qu’on me le laisse comme il m’est venu, et comme on me l’a donné… Voyez-vous, Dieu me prendrait sa beauté, oui… que je ne dirais encore rien !

― Vous avez raison, pauvre mère… De telles illusions… Ce qui n’empêche pas que