Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/188

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Elle était là depuis un mois lorsqu’elle écrivit à son frère.

« … Je commence à croire, cher frère, que nous autres Occidentaux, nous apportons dans le Midi une certaine provision de force nerveuse qui s’épuise au bout de quelque temps et qu’il nous est impossible de renouveler là où nous sommes. Appelle cela comme tu voudras, c’est ce qui me fait défaut, il me semble, à présent. Je vais aussi bien que je puis aller, mieux que depuis bien des années. Je souffre moins et je suis débarrassée de la continuelle crainte anxieuse d’avoir toujours à souffrir. Honorine me voit sauvée, et je n’ai pas le courage de la désabuser. Et cependant, dans ce meilleur état de ma santé, je me sens prise d’une sorte de torpeur. Ce n’est pas physique. je