Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/232

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avec une sorte de respect et d’hommage à la dignité de la conscience. Elle était sympathiquement portée vers cette doctrine tournée au souffle du temps, exposée et prêchée pour des âmes du XIXème siècle, élargissant l’Église du passé aux besoin, nouveaux du monde et de l’avenir. Elle était rassurée, satisfaite de rencontrer chez le chrétien, disciple de Lamennais, l’ambition de rendre orthodoxe l’idée de son maître, l’alliance de la foi et de la raison, en essayant d’appuyer le catholicisme sur la science, de le baser sur l’histoire, d’apporter à la vérité céleste les preuves des plus grands faits de la terre, en remontant même au delà de Jésus-Christ, pour revendiquer la sagesse et la morale antiques, Confucius, Zoroastre, Pythagore, Platon, Aristote, Cicéron, Épictète, comme les ancêtres précurseurs et le patrimoine naturel du Christianisme. Elle était enfin à la fois surprise et consolée en trouvant l’homme dans le prêtre, un ami de ce que l’humanité aime, sensible à ce qu’elle honore, complice de ses géné