Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/267

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lui que mal servie par un Allemand ou un Suisse. La femme de chambre ne s’expliqua ce renvoi qu’en le rapprochant d’autres économies toutes nouvelles de Madame, qui semblait, depuis quelque temps, vouloir rétrécir et resserrer le train de son intérieur dans les plus petits détails.

Le lendemain matin, Giuseppe sonnait, entrait de force, malgré Honorine, se posait devant Mme Gervaisais, lui disait ces deux seuls mots : « Sono pentito, je suis repentant… » Et il attendait, immobile.

« Je ne reprends jamais un domestique que j’ai renvoyé.

― Eh bien ! alors que Madame me donne quelque chose…

― Comment ? est-ce que je ne vous ai pas payé ? …Pourquoi vous donnerais-je quelque chose ? »

Un sourire fin passa sur le masque tragique du domestique : « Et pourquoi pas ? Quand je serais le Diable, Madame me ferait bien la charité… »

Le renvoi de son domestique, le manque