Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/277

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nes » par lequel ils sont désignés dans un document, daté de Fontainebleau, en l’an 1330. Leur ancien habit, qui les vêt encore, consiste en une tunique à manches de grosse laine blanche, avec le scapulaire sur lequel est cousue, correspondant à la poitrine, une croix rouge et bleue. Ils marchent déchaussés, n’ont que des sandales, ne portent pas de chapeau. Hors du couvent, ils endossent la cape de laine noire à capuchon qui leur va jusqu’aux genoux et dont la partie gauche porte, sur le cœur, une autre croix rouge et bleue. Ils ceignent la tunique avec une ceinture de cuir, usant la laine à cru sur la chair nue.

L’auteur de leur Ordre est ce bienheureux Jean de Matha qui, lors de la célébration de sa première messe, fit descendre sur l’autel, au moment de l’élévation de l’hostie, étant présents les abbés de Saint-Victor et de Sainte-Geneviève, un ange resplendissant, les bras en croix et étendus sur la tête de deux esclaves, l’un blanc et chrétien, l’autre noir et infidèle : vision qui lui révélait les volontés célestes, sa mission, l’appel