Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/292

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Un quartier sauvagement populacier, rejeté, isolé sur la rive droite du Tibre, le quartier ouvrier de la manufacture des tabacs, des fabriques de bougies et de cierges pour les centaines d’églises de la ville ; le faubourg lointain, perdu, arriéré, qui garde le vieux sang de Rome dans ces mains d’hommes promptes au couteau, dans ces lignes graves de la beauté de ses femmes ; cette espèce de banlieue où semble commencer la barbarie d’un village italien, mêlant à un aspect d’Orient des souvenirs d’antiquité ; ― des angles de rues étayés avec des morceaux de colonnes, des assises où les blocs sont des Minerves entières ; à côté d’une porte blanchie à la chaux, surmontée d’un morceau de natte et de l’ombre d’un moucharaby, des maisons frustes, effacées, rabotées par le