Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/294

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les magasins aux dessus de porte enfumés, aux ouvertures d’écurie, laissant le marchand et les marchandises au jour et à l’air de la rue, les trous béants du petit trafic où se détache, sur un fond de cave, le cuivre brillant de la balance des pays chauds ; l’étal, l’industrie, le travail, à l’état de nature, sur de petites places, au-dessus du voltigement des lessives pendues, où le moindre souffle met en passant des bruits de voiles qui se gonflent ; de grands ateliers de grossiers charronnages, le remisage sous le ciel de charrues rappelant Cincinnatus, et de robustes chars, aux roues pleines, qui pourraient encore porter les fardeaux de la République et les vieux fers de Caton ; ― sur le pavé, des passages de troupeaux de chèvres blanches, se bousculant, se montant l’une sur l’autre, ou bien des repos d’attelages de buffles noirs, à l’œil de verroterie bleue, à la fade odeur de musc, immobiles dans leur ruminement méditatif ; ― sur les ordures, sur les fumiers d’herbes potagères, par les rues, au fond des impasses