Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/296

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n’ayant pu trouver de logement meublé, place Sainte-Agathe ou dans le voisinage, elle s’était installée vis-à-vis de Sainte-Marie du Transtevere, à cinq minutes de Saint-Chrysogone.

Dans une immense maison délabrée, à la grande porte fermée d’une barre de fer, aux fenêtres de rez-de-chaussée grillées de barreaux, elle avait pris un appartement au premier étage, ayant sur le palier un atelier de cordonnier, qui rayonnait de la lumière d’une pièce blanchie à la chaux et sans porte. De grandes chambres avec des lits douteux, à peu près vides de mobilier ; un salon dont la nudité, la pauvreté, la misère avaient donné un saisissement à Honorine lors de sa première entrée dans la maison : tel était ce logement où le salon, pour le quartier, était encore la pièce riche et d’apparat. Ce salon, entièrement peint de ce bleu faux qu’affectionne le peuple italien et dont il azure jusqu’à ses chambres, avait un plafond aux poutres et aux poutrelles blanches lignées de filets rouges, sali et écaillé au ciel de la pièce.