Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/307

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vraie chrétienne ne doit pas s’occuper. La souffrance devenait à ses yeux une espèce d’avancement spirituel. Elle ne voyait plus de médecins, ne voyait plus le docteur Monterone.

Dans la lente exécution faite autour d’elle de ses amitiés et de ses relations, son ancien confesseur jésuite avait particulièrement travaillé à la détacher du député révolutionnaire de la Constituante Romaine.

Trouvant de singulières froideurs à l’accueil de Mme Gervaisais, contrainte et sérieuse au plus amusant de ses récits, le docteur s’était vite aperçu, avec son flair et son tact d’Italien, de la souterraine manœuvre du jésuite ; il avait cessé subitement ses visites. Seulement il était convenu d’un signe avec Honorine : un rideau relevé à une fenêtre de l’appartement lui disait que ce jour-là Mme Gervaisais était plus souffrante. Alors il montait comme auparavant et, après deux ou trois paroles de politesse banale, c’était chaque fois le même dialogue :