Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/311

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Il est, chez les pharmaciens romains, une heure de la journée intéressante, l’heure du crocchio, de « l’assemblée du clou », l’heure entre quatre et six heures, où se réunissent dans la pharmacie les médecins qui viennent y chercher leur sort du lendemain. On les voit, dès la porte ornée de bâtons d’Esculape entourés de serpents, s’écarquiller les yeux pour tâcher d’apercevoir, au clou qui leur est affecté, le nombre de chiamate qui y sont fichées. Il y a des échanges de regard d’un comique terrible entre celui dont le clou honteux n’a rien, et le confrère voisin se rengorgeant devant les deux ou trois petits morceaux de papier pendus au sien.

Cet affreux coup d’œil du clou vide était le coup d’œil quotidien du très pauvre diable Pacifico Scarafoni, illustrissimo dottore romano,