Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/329

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Quand cela lui arrivait, l’enfant, qui avait ordre de ne pas lui parler, de ne pas appeler Honorine, regardait sa mère avec un vague effroi, aimant cependant à la voir si belle de cette beauté qui lui faisait peur.

Au bout d’un certain temps, Mme Gervaisais revenait à elle avec un petit tremblement. Après une première stupeur, elle cherchait autour d’elle s’il n’y avait personne : car elle était confuse, presque honteuse, de ces grâces de Dieu qu’elle eût voulu cacher ; et rassurée en ne trouvant que son enfant là, elle se remettait à travailler, comme si rien ne s’était passé, s’arrêtant et se reposant par moments, reprenant haleine dans une respiration plaintive.

Un 29 juin, jour de la fête de saint Pierre et de saint Paul, elle avait envoyé son fils voir l’illumination de la coupole de Saint-Pierre avec Honorine. En ramenant l’enfant, la femme de chambre trouva, à côté d’une bougie dont la flamme expirante avait cassé la bobèche, sa maîtresse évanouie,