Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

corps, encrassant et salissant chez le malade l’esprit, l’imagination, les humeurs mêmes, comme avec de la matière malade, la phtisie, cette maladie des parties hautes et nobles de la créature, a pour caractère de faire naître chez le phtisique un je ne sais quoi d’élevé, d’attendri et d’aimant, un sens nouveau de voir en bien, en beau, en idéal : ― une sorte d’état de sublimité humaine, et qui ne semble presque plus d’ici-bas.

Mais avant tout, la phtisie agissait sur Mme Gervaisais par son action particulière sur le cerveau, et la prodigieuse métamorphose du moule des idées ; une action inobservée, voilée jusqu’ici, ignorée de la médecine, et dont un grand physiologiste de ce temps travaille en ce moment à pénétrer le mystère, ― cette action amenant la réduction du cerveau à cet épurement originel où il ne possède plus exactement que ce qu’il lui est nécessaire de posséder en tant que substance cérébrale, et où, dans son atténuation et sa déperdition morbides, il fait ressortir de la tête, et la vide, pour